La liste des avantages que nous procurent les arbres est longue. Non seulement ils embellissent l’environnement, mais ils purifient l’air, agissent comme écran acoustique, produisent de l’oxygène, aident à économiser l’énergie et interviennent sur bien d’autres sphères, tant environnementales que sociales. Bien qu’ils fournissent les mêmes bienfaits, les arbres des forêts urbaines et des forêts rurales sont bien différents. Lorsqu’il sera question de plantation en ville, on ne choisira pas l’arbre de la même façon. Sur quels critères faut-il alors se baser? L’AFSQ a fait un résumé pour vous des documents de références qui existent sur le sujet.
En ville, on retrouve des arbres le long des routes, sur les propriétés privées ou regroupés à l’intérieur de quelques forêts privées. Ces arbres se distinguent des arbres de grandes forêts. D’abord, on retrouve une plus grande proportion d’arbres de petite dimension et appartenant à des espèces plus résistantes à la pollution. Aussi, comme les arbres sont souvent isolés l’un de l’autre, ils sont plus larges et moins hauts. Ils n’ont pas besoin de dépasser les autres arbres pour capter les rayons du soleil.
De plus, la gestion et l’entretien des arbres sont davantage influencés par la fonctionnalité, la sécurité et l’esthétisme que par le souci de la valeur commerciale ou des besoins de l’écosystème. Par exemple, les arbres malades qui risquent de tomber au sol seront généralement retirés des forêts urbaines, car ils pourraient réduire la sécurité des usagers. Cela donne une image fausse de la forêt, une forêt « propre » et sans débris. Les arbres malades et les débris ont une fonction dans l’écosystème naturel, ils maintiennent une part de la biodiversité.
QUELQUES QUESTIONS À SE POSER AVANT LA PLANTATION
Pour choisir un arbre, il est important de sélectionner un type adapté à l’endroit où l’on désire le planter. Les arbres croissent lentement, mais ils peuvent vivre très longtemps. Il faut donc penser à la forme qu’aura l’arbre dans 100 ans et aux modifications de l’environnement autour de lui au cours de cette période. Plusieurs variétés d’arbres sont disponibles dans les pépinières. On y retrouve des arbres indigènes (qui poussent naturellement au Québec) et des arbres ornementaux. Les arbres indigènes sont résistants à notre climat, plusieurs ont une croissance plus rapide que les arbres ornementaux. Par contre, ce sont pour la majorité des arbres de grande taille. Les arbres ornementaux offrent une plus grande diversité. Certains sont bien adaptés à notre climat, d’autres demandent plus d’entretien ou sont plus fragiles.
Peu importe la raison pour laquelle on désire un arbre, voici quelques questions à se poser au préalable :
1. Quels sont les besoins de l’arbre?
Chaque arbre possède un habitat optimal. Cela se résume principalement à l’ensoleillement, au type de sol et au drainage. Selon l’espèce, les arbres sont plus ou moins tolérants à des endroits qui diffèrent de leur habitat optimal. Ils ont aussi différents seuils de résistance à des éléments comme la pollution, la compaction du sol, les maladies, le vent, etc.
2. À quel endroit je souhaite planter mon arbre?
Si vous avez une maison en ville ou à la campagne, l’espace pour planter votre arbre ne sera pas le même. Il faudra regarder l’espacement horizontal et l’espacement vertical. Il est important de s’informer sur la taille maximale de l’arbre. En milieu urbain ou résidentiel, veillez à ce que le dégagement latéral suffise à toute la durée de croissance de l’arbre. Ainsi, vous éviterez tout dommage possible aux structures, aujourd’hui ou dans le futur. En forêt, les arbres n’ont pas besoin d’un aussi grand dégagement. Plus un arbre est rapproché de ses voisins, plus il grandira en hauteur et sera étroit. L’espacement doit aussi permettre l’ensoleillement du jeune arbre, un élément essentiel à sa croissance.
En ville, il est également primordial de tenir compte des fils électriques. Les arbres ne doivent en aucun cas leur toucher!
3. Quel arbre puis-je planter dans l’espace designé?
Comment savoir quelle est la distance sécuritaire à respecter près de fils électriques? Hydro-Québec a un outil très pratique sur son site Web : www.arbres.hydroquebec.com. En remplissant quelques champs (espèce de l’arbre, forme, hauteur, humidité du sol, etc.), vous obtenez la distance de plantation sécuritaire. À l’inverse, si vous savez déjà où planter votre arbre, mais vous ne savez pas quel arbre respecte la distance sécuritaire avec les fils électriques, Hydro-Québec vous suggère quelques espèces d’arbres. Voilà, facile comme tout!
À SAVOIR
Certaines essences d’arbres sont régies par des normes pour éviter des problèmes à venir. Par exemple, dans certaines municipalités, on interdit de planter le peuplier deltoïde, le peuplier faux-tremble ou l’érable argenté à moins de 15 mètres d’un bâtiment principal, d’un conduit d’un réseau d’égout ou d’une conduite d’un réseau d’aqueduc. Consultez votre ville ou votremunicipalité pour connaître les règlements en vigueur.
4. À quoi ressemble le système racinaire de l’arbre?
Les racines d’arbres sont puissantes. Elles peuvent boucher les systèmes de drainage ou affecter les champs d’épuration. Les racines utilisent en moyenne un espace équivalent à la largeur de l’arbre. Certains arbres ont des racines en surface, d’autres plus en profondeur. Les racines de surface peuvent pousser la toile d’une piscine ou fendre le bitume d’une cour. Les racines profondes ne provoquent pas ces effets. Notons que les racines ne brisent pas les fondations de maisons, elles s’infiltrent plutôt dans des fissures déjà existantes. Par contre, en grandissant, elles vont faire grossir ces fissures.
Peut-être y a-t-il des conduites souterraines de gaz, des câbles électriques enfouis ou tout autre réseau d’utilité publique ensevelis sous vos pieds? Difficile de savoir sans s’informer. Sur le site www.info-ex.com, vous pouvez connaître gratuitement et rapidement la présence de ces infrastructures et vous renseigner sur les précautions à prendre.
5. Quel est l’entretien nécessaire de l’arbre?
Les arbres nécessitent en moyenne peu d’entretien. Ils peuvent être élagués pour retirer les branches du bas. Il est préférable de ne pas couper les branches situées dans le 2/3 supérieur de l’arbre et de ne pas tailler plus de 25 % des branches. On peut aussi faire des tailles de formation. C’est-à-dire faire des coupes pour améliorer la silhouette de l’arbre et lui donner une meilleure aération ou un meilleur ensoleillement. Par exemple, si un jeune arbre possède deux têtes, on peut en couper une. Si l’opération est faite assez tôt, il y a de bonnes chances pour que la tête conservée se redresse pour donner un beau tronc.
Pour un entretien minimum, il est préférable de choisir un arbre dont la forme naturelle correspond à nos besoins. Même si un arbre peut être taillé pour éviter un obstacle, cela demandera beaucoup d’entretien et les chances de succès ne sont pas garanties.
Il est également important de savoir qu’un élagage sévère peut nuire à la santé d’un arbre. En effet, cela peut causer un important stress et des dommages à court, moyen et long terme, comme l’apparition d’insectes ou de maladies.
6. Quelle est la vitesse de croissance de l’arbre?
La vitesse de croissance des arbres varie beaucoup d’une espèce à l’autre. Les arbres à croissance rapide occupent vite l’espace. En contrepartie, ils possèdent généralement un bois plus mou ou flexible et ont une durée de vie plus courte. Les champions de la pousse rapide sont notamment le bouleau à papier et le pin blanc, tout le contraire du chêne blanc et de l’érable à sucre qui prennent davantage de temps à atteindre leur taille adulte.
À SAVOIR
N’oubliez-pas de penser à donner les meilleures conditions de croissance à votre jeune arbre. Pensons entre autre à nos conditions hivernales. Peut-être faudra-t-il protéger l’arbre de la neige projetée par la souffleuse en l’attachant à une planche de bois? Pensez aussi à arroser votre arbre et à arracher les herbes au pourtour quipourraient nuire à son développement.
CONFIER SON ARBRE À DES PROFESSIONNELS
Vous pouvez réaliser toutes les étapes menant de la plantation à l’entretien de l’arbre par vous-même. Cela nécessite certaines connaissances de votre arbre et de son environnement, mais plusieurs outils présentés dans l’article sont à votre disposition. Sachez que vous pouvez aussi opter pour confier le travail à des spécialistes en la matière, soit des arboriculteurs/élagueurs/ingénieurs forestiers. Ils vous aident à préserver la santé des arbres et à prévenir les dommages sur les infrastructures et à éliminer d’éventuels danger. Ces professionnels peuvent vous conseiller sur la plantation (certaines dispositions des arbres peuvent, par exemple, augmenter l’efficacité énergétique de votre maison) ou peuvent même élaguer vos arbres avec les bons équipements, et ce, en toute sécurité.
Consultez la liste des professionnels du sud du Québec à l’adresse suivante : https://www.afsq.org/fr/intervenants
DE LA PLANTATION À L’ENTRETIEN : quelques suggestions
Avant la mise en terre
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Éviter de comprimer ou d’abîmer les racines;
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Conserver l’arbre dans un endroit frais, à l’abri du soleil et du vent et assurez-vous que les racines soient dans de la terre humide.
Lors de la plantation
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Ameublir le fond du trou et ajouter du terreau si le sol est pauvre;
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Déposer le plant verticalement et remettre de la terre jusqu’au collet et compacter avec les mains pour éliminer les trous d’air autour des racines;
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Arroser copieusement;
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Couper toute branche cassée.
Après la plantation
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Installer un repère pour éviter de piétiner ou d’endommager le plant;
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Arroser, sans inonder, le matin ou le soir pendant 1 ou 2 jours, puis au besoin pendant la première année, surtout en période de sécheresse;
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Arracher les herbes (avec les racines) au pourtour dans un rayon de 50 cm. Ceux-ci représentent des compétiteurs pour le jeune arbre.
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Couper les branches mortes ou cassées;
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Pour un arbre isolé, préparer pour l’hiver : planter un support rigide entouré de jute pour prévenir l’écrasement et le dessèchement, placer un paillis de feuilles, d’écorces ou d’herbes à la base pour éviter le soulèvement des racines par le gel.
En savoir plus
Visiter la page : https://www.afsq.org/fr/choisir-un-arbre