L’exploitation des forêts implique le transport de personnel et de matières premières dans des conditions qui requièrent souvent une vigilance accrue. Peu importe le type de véhicule motorisé, les employeurs ainsi que les travailleuses et travailleurs ont différentes obligations pour s’assurer que leur utilisation est sécuritaire.
Qu’on parle de véhicule hors route, routier léger ou lourd, la sécurité lors des déplacements en forêt doit être bien planifiée pour limiter les risques d’accident du travail. C’est pourquoi la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) vous propose de faire un survol des principales responsabilités qui incombent à tous et des bonnes pratiques à adopter lors de vos transports.
RESPONSABILITÉ PARTAGÉE
L’employeur, avec la participation des travailleuses et travailleurs, doit élaborer un programme de prévention qui tient compte des risques liés à ses activités. En plus de ce principal outil de
prévention prévu dans la Loi sur la santé et la sécurité du travail, il doit entre autres s’assurer que :
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La signalisation et l’entretien des chemins sont conformes aux règles de l’art;
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Tous les véhicules mis à la disposition des travailleurs sont en bon état mécanique;
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Le Code de la sécurité routière est respecté;
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Les travailleuses et travailleurs ont reçu la formation théorique et l’entraînement pratique sur les véhicules hors route qu’ils utilisent dans le cadre de leur travail.
Quant à eux, les travailleuses et travailleurs doivent :
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Prendre connaissance du programme de prévention élaboré par leur employeur;
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Signaler à leur employeur ou à son représentant tout danger ou risque inhabituel lié à leurs tâches ou aux outils, aux véhicules et à l’équipement dont ils doivent se servir;
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Adapter la conduite de leur véhicule en fonction de l’état du chemin et des conditions météorologiques dans leur secteur.
ENCADRER LA CONDUITE ET LE DÉPLACEMENT
Une bonne pratique de l’employeur consiste aussi à élaborer et à faire respecter une procédure de circulation sécuritaire en forêt. Elle pourrait notamment contenir les consignes de sécurité suivantes :
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Avant le départ, il est important de planifier son itinéraire et de tenir compte des risques que celui-ci pourrait comporter, en plus de prévoir une heure de retour.
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La limite de vitesse maximale est de 70 km/h sur les chemins de gravier et doit être adaptée en fonction de la catégorie de chemin, de son état et de l’environnement.
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On ne doit pas transporter d’essence à l’intérieur de l’habitacle d’un véhicule, étant donné les possibles émanations de vapeur et les dangers d’explosion et d’intoxication.
RESPONSABLE D’ASSURER DES CONDITIONS GAGNANTES
Bien entendu, la sécurité ne dépend pas seulement du comportement des usagers, surtout en forêt, où les obstacles sont nombreux : poussière qui nuit à la visibilité, dommages à la chaussée, virages étroits, végétation envahissante, conditions climatiques difficiles, etc. Ainsi, il revient à l’employeur de veiller à la signalisation et à l’entretien des chemins empruntés par ses travailleurs.
Notons toutefois que les chemins principaux (ou chemins d’accès) en forêt publique sont souvent utilisés par plus d’un employeur. Dans un contexte semblable, un comité permanent de consultation, où siègent les représentants des usagers du chemin, devrait être mis en place pour en gérer l’entretien et l’utilisation, notamment en ce qui concerne les fréquences de communication qui seront privilégiées.
PARTAGE DU CHEMIN
Cette cohabitation comporte quelques particularités, notamment à l’occasion des croisements et des dépassements. Voici donc quelques rappels. Lorsqu’un véhicule lourd et un véhicule léger s’approchent d’un pont, d’un passage étroit ou d’un passage à une voie de part et d’autre, le véhicule lourd a toujours priorité. De plus, en présence d’une machine forestière en fonction, le conducteur doit immobiliser son véhicule et s’assurer que l’opérateur de la machine l’a vu et l’autorise à passer. Par ailleurs, que l’autre véhicule soit arrêté ou en mouvement, il est important de réduire sa vitesse pour diminuer les risques de projection de roches.
Les dépassements sont permis uniquement lorsque les conditions de visibilité et l’état du chemin le permettent, et la responsabilité de la manoeuvre incombe à celui qui l’effectue. En forêt, un camion lourd (semi-remorque, à benne ou autres) ne devrait pas dépasser un autre camion lourd sur le chemin, peu importe sa taille.
LES CONDITIONS HIVERNALES
La neige et la glace compliquent les déplacements et augmentent le risque d’accident. Les interventions de déneigement doivent donc être planifiées dès l’annonce de précipitations et entreprises le plus tôt possible après leur commencement. Au même titre que la végétation l’été, le remblai de neige créé par la déneigeuse ne doit pas cacher la signalisation. On procède généralement à l’épandage d’abrasif de façon simultanée, tout en portant une attention particulière aux éléments suivants : virages, pentes raides, passages à niveau, passages étroits, entrée et sortie des ponts, passages pour les camions, endroits où la visibilité est restreinte, et arrêts obligatoires.
MIEUX VAUT PRÉVENIR
C’est vrai à tout moment, mais encore plus en hiver : adopter une conduite préventive permet de limiter les risques d’accident ou d’incident. On vise ainsi :
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À repérer les situations dangereuses potentielles avant le départ et à planifier son trajet;
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À faire preuve de vigilance et d’attention pendant la conduite et à se concentrer sur les détails qui ont été repérés à l’étape précédente;
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À réagir lorsqu’une situation ou un potentiel de situation dangereuse survient et à adapter sa conduite afin qu’elle demeure sécuritaire
EN SAVOIR PLUS
Différents documents sont disponibles sur le site de la CNESST afin d’en savoir plus sur les risques et les moyens de les prévenir, dont les guides Déplacements en forêt, Entretien des pneus des véhicules de grandes dimensions et Travaux sur les champs de glace. Pour en savoir plus, visitez le site : www.cnesst.gouv.qc.ca.