En parcourant le Québec, on traverse diverses grandes zones de forêts. Les espèces d’arbres situées au sud de la province sont bien différentes de celles plus au nord. Cela s’explique notamment par des différences aux niveaux du climat, du sol, de la façon dont se régénèrent les arbres et des perturbations naturelles qu’ils subissent (feux, insectes, vent, maladies).
L’immensité de notre territoire
La forêt occupe une place importante sur le territoire du Québec. Elle est abondante, diversifiée et utilisée. La forêt couvre une superficie d’environ 907 000 km2, ce qui correspond à plus de la moitié de la superficie du Québec. 92 % des forêts sont publiques, c’est-à-dire qu’elles sont sous la responsabilité du gouvernement qui gère l’ensemble des activités s’y déroulant.
Trois principales zones forestières bien distinctes
En portant attention au couvert forestier, il est possible de reconnaître les différents types d’arbres dominants et de déterminer dans quelle zone vous vous situez.
La sucrée forêt feuillue (décidue)
La forêt feuillue occupe tout le sud du Québec, de l’Outaouais jusqu’en Chaudière-Appalaches, sur 109 000 km2. Les érablières y sont les peuplements forestiers les plus répandus. On y trouve une majorité d’érables à sucre accompagnés de hêtres, de bouleaux jaunes, d’érables rouges et, parfois, de tilleuls, de caryers, de chênes, de pins et de frênes. Le climat y est plus clément. La forêt feuillue est majoritairement inéquienne, c’est-à-dire qu’elle compte des arbres d’âges, de sortes et de hauteurs variés. Le couvert forestier comporte donc plusieurs étages.
Le renouvellement des arbres s’y fait principalement à l’échelle individuelle, c’est-à-dire que la vieillesse ou la maladie font mourir certains arbres, un à la fois. En tombant et en se décomposant, l’arbre mort crée les conditions favorables à l’établissement de nouveaux arbres et à la croissance des plus petits arbres déjà en place, de sorte que le couvert forestier demeure toujours présent sur l’ensemble de la superficie.
Pour reconnaître la forêt feuillue : si vous êtes entouré d’une majorité d’arbres feuillus de hauteurs différentes, dont plusieurs sont des érables, vous ne vous y tromperez pas!
La diversifiée forêt mixte
Cette forêt de presque 100 000 km2 est un milieu où se côtoient l’abondance et la diversité, tant en matière de conifères que de feuillus. Réunis tous ensemble, ces arbres créent des paysages magnifiques en toutes saisons. C’est la rencontre des espèces du nord et du sud qui crée ce fabuleux mélange. Ainsi, les sapins, les épinettes et les pins ont pour compagnons les bouleaux jaunes et à papier, les érables à sucre et érables rouges ainsi que les peupliers, pour ne nommer que ceux-là. C’est une mixité remarquable!
Dans le cas de la forêt mixte, le renouvellement des arbres se fait à l’échelle de l’arbre individuel ou de petits peuplements, lorsque la vieillesse, la maladie ou un phénomène naturel provoque la mort de certains arbres. Par exemple, vers l’âge de 60 ans, un peuplement de sapins a atteint sa maturité et commence habituellement à subir du chablis, c’est-à-dire que les arbres tombent par la force du vent, ce qui met fin à leur vie.
Pour reconnaître la forêt mixte : le paysage vous révélera cette diversité, composée autant de feuillus que de conifères qui se collent et s’entremêlent. C’est cet immense mélange qui facilite sa reconnaissance.
La grandiose forêt boréale
Au Québec, notre plus grande étendue forestière est la forêt boréale. Ce vaste territoire couvre 531 000 km2, de l’Abitibi jusqu’à la Côte-Nord et la Gaspésie. S’étendant à perte de vue, ses paysages ont été façonnés par le climat et les grandes perturbations naturelles du passé. Elle renferme surtout des conifères, comme les sapins et les épinettes, mais également des feuillus qui apprécient la lumière, comme le peuplier et le bouleau à papier. Sa forêt est dense et uniforme, dominée dans sa partie nord-ouest par l’épinette noire et le pin gris (pessière) et, dans sa partie sud-est, par le sapin et le bouleau à papier (sapinière). La forêt boréale est surtout équienne, c’est-à-dire que les arbres ont tous le même âge et la même composition sur de vastes superficies parce qu’ils sont issus d’une même perturbation.
En effet, le renouvellement des arbres en forêt boréale se fait naturellement par des cycles de feux de forêt ou d’épidémies d’insectes. De grandes étendues vont alors être touchées, parfois intensément comme lors du passage du feu ou plus graduellement lors d’une épidémie d’insectes. Dans ce dernier cas, c’est la récurrence de l’épidémie sur quelques années qui crée la mortalité des arbres. Dans les deux cas, le résultat sera le même, soit la disparition entière de la forêt affectée. Mais n’ayez crainte, elle se renouvellera avec l’arrivée, d’abord, des feuillus de lumière, puis des conifères, tous de la même sorte et du même âge. C’est ce qui explique cet aspect monospécifique ou homogène de la forêt boréale.
Pour reconnaître la forêt boréale, les arbres y poussent par grands groupes d’une même espèce ayant tous le même âge.
En savoir plus
Davantage d’information sur Forêt ouverte : www.foretouverte.gouv.qc.ca