Articles automne 2023

Les différents marchés du bois

Les producteurs forestiers de la forêt privée ont la possibilité de commercialiser leurs bois dans différents marchés. Il faut cependant prendre un moment et se renseigner adéquatement avant d’entamer un chantier pour bien comprendre les caractéristiques recherchées par chacun d’entre eux. Cet article décrit brièvement les principaux marchés du bois que l’on retrouve au Québec.

Quoi faire avec le bois de votre forêt?

Un lot boisé renferme plusieurs richesses. Que ce soit pour la chasse, la pêche, l’acériculture ou tout simplement pour le plaisir. Posséder une « terre à bois » permet au producteur forestier de combler de nombreux besoins. Le plus évident d’entre eux, comme le nom le désigne est de « produire » du bois. Mais comment savoir quels produits sont les plus rentables selon ce qui se trouve dans notre forêt? Il faut d’abord distinguer les différents marchés du bois, connaître quelles essences sont recherchées et trier les parties de l’arbre afin de maximiser ses revenus.

Commençons par la base. Les trois plus grands marchés sont le déroulage, le sciage et la trituration. Le marché du bois de chauffage, bien que plus marginal, constitue une avenue intéressante pour plusieurs producteurs. Une fois tronçonné, un même arbre peut donner des billes qui seront acheminées à chacun de ces marchés. Des explications plus en détail s’imposent.

 

Le marché du déroulage

Les billes envoyées au déroulage, comme le terme le sous-entend, seront déroulées pour produire des couches de bois très minces qui serviront, majoritairement, à faire du placage pour recouvrir divers produits comme des portes ou des meubles. De par la nature du procédé, le déroulage requiert de grosses billes exemptes de défauts. En effet, un nœud ou une fissure sur la bille apparaîtra sur des centaines, voire des milliers, de tranches qui seront produites lors du déroulage. La bille de pied, la première que l’on coupe à partir de la souche, est généralement celle qui peut se classer pour ce marché, puisqu’elle est la plus volumineuse et qu’elle est souvent dépourvue de branches. On utilise souvent le terme « faces claires » pour déterminer la qualité d’une bille. Une bille avec quatre faces claires (4FC) vaudra plus cher qu’une bille avec une fente sur une face et un nœud sur une autre (2FC). C’est pourquoi il est important de bien inspecter ses arbres avant de procéder au tronçonnage. Si la bille ne convient pas au marché du déroulage, elle peut très bien prendre le chemin du sciage. 

Les essences prisées par le marché du déroulage sont les érables, les bouleaux et parfois les peupliers. Le diamètre minimum et maximum des billes ainsi que les longueurs désirées peuvent varier selon l’acheteur. Certaines industries peuvent aussi utiliser des essences résineuses. Il s’agit de vérifier les disponibilités selon votre région.

 

 

Le marché du sciage

Le marché du sciage se sépare en deux catégories : feuillu et résineux. Par la beauté de son bois et ses caractéristiques physiques et esthétiques, les produits qui ressortent du sciage feuillu sont utilisés dans le domaine manufacturier ou à des fins d’apparence. On pense notamment à un plancher en érable ou à du mobilier en chêne. Alliant à la fois beauté et durabilité, le bois feuillu est un matériau que l’on se plaît à observer dans nos maisons. Le sciage résineux, quant à lui, donne des produits utilisés pour la construction.

On désigne généralement ces produits sous l’appellation « bois d’œuvre ». En effet, le bon vieux « 2x4 » qui sert à monter un mur possède une apparence moins attirante. Son utilité se trouve toutefois ailleurs. Construire une table en sapin est aussi inconcevable que de bâtir une maison en bouleau jaune! Chaque essence possède son utilité.

Il faut également distinguer les « bois longs » des « bois courts ». Les « bois courts » sont les tiges dont la longueur est inférieure à 12 pieds. Une surlongueur de 4 pouces est exigée pour les bois courts et de 6 pouces chez les bois longs afin de permettre au scieur de combler certains défauts que pourraient avoir les tiges. Un diamètre minimum au fin bout, c’est-à-dire au plus petit bout de la bille, est souvent imposé et varie selon la longueur du produit. Ces informations sont habituellement disponibles dans les bulletins d’informations émis par les différents syndicats.

En résumé, le marché du sciage, surtout résineux, est très accessible et permet à un producteur d’écouler une bonne partie du bois qui peut être récolté sur sa terre.

 

Le marché de la pâte

Le marché du bois de pâte, aussi appelé bois de trituration, consiste à transformer les bois de moindre qualité en copeaux, granules ou toutes autres formes afin de les incorporer dans la production de divers produits. On les utilise notamment dans la production des pâtes et papiers, des panneaux de particules, mais aussi pour le chauffage à la biomasse qui se veut une alternative moins coûteuse et plus écologique que les combustibles fossiles.

 

 

Les bois feuillus, possédant une fibre plus longue et plus robuste, sont généralement préférés aux bois résineux pour la production des pâtes et papier. La biomasse, étant moins exigeante, permet de capter les volumes résineux trop petits ou de trop faibles qualités pour aller au sciage.

Le marché du bois de pâte fait l’objet d’une mise en marché collective dans l’ensemble du Québec ou presque. Ce qui signifie que les syndicats régionaux gèrent la mise en marché de ce type de bois pour leur région. Lors de la planification d’un chantier, il est donc nécessaire de vérifier avec votre responsable régional la disponibilité des quotas offerts afin de vous assurer d’obtenir une autorisation de produire avant de démarrer la coupe.

 

Le marché du bois de chauffage

Le dernier marché et non le moindre est celui du bois de chauffage. Que ce soit pour la consommation personnelle ou pour la vente, le bois de chauffage, tout comme le marché de la pâte, contribue à écouler les volumes de moins bonne qualité. Le bois de chauffage est certainement le plus facile à produire ce qui le rend accessible à la plupart des producteurs qui possèdent peu d’équipements. Toutefois, chaque essence dégage une quantité de chaleur différente. Les essences résineuses et les feuillus « mous », comme les peupliers, sont souvent boudés par ce marché. Il faut donc consulter l’acheteur et le client pour bien cerner ses besoins.

 

Pour conclure

Avant d’entamer une coupe, il est toujours bon de communiquer avec son syndicat ou son office de producteurs forestiers régional afin de vérifier la disponibilité des différents marchés et les prix offerts. Un représentant saura répondre à toutes vos questions concernant la mise en marché de votre bois et vous aidera à tirer le maximum de votre coupe.

La planification d’un chantier n’est pas une mince affaire. Plusieurs réglementations municipales et environnementales peuvent venir compliquer votre projet. Pour vous assurer que la réalisation de votre coupe se fasse dans le respect des règlements, mais aussi dans le respect de votre forêt et de vos intérêts, référez-vous à un conseiller forestier. Il saura cerner vos besoins ainsi que ceux de votre forêt. 


 

En savoir plus

Consulter le site de la Fédération des producteurs forestiers du Québec au www.foretprivee.ca

 

 

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