À travers son programme éducatif régulier intitulé « Forêt à l’école », soutenu par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF), l’Association forestière des deux rives (AF2R) propose depuis plusieurs années des animations gratuites sur l’aménagement forestier, la biodiversité, les écosystèmes forestiers et la transformation du matériau bois aux écoles de la Capitale-Nationale et des MRC fluviales de la Chaudière-Appalaches.
Cette année, un nouveau programme éducatif vient s’ajouter à son offre scolaire : « Faune à l’école ». Ce dernier propose des activités gratuites sur la thématique du prélèvement faunique, soit la chasse, la pêche et le piégeage.
Hélas, les amateurs d’activités de prélèvement faunique sont en baisse dans notre province depuis 2012. Ces activités sont pourtant un moteur économique important, en soutenant la production de biens et services équivalents à près de 946 M$ du produit intérieur brut (PIB) du Québec. Des animations sur le thème du prélèvement faunique ont donc leur place, aux côtés d’autres initiatives, pour mettre les enfants en contact avec cette réalité et peut-être, éveiller en eux un intérêt ou une passion qui grandira avec le temps et leurs expériences!
La première activité offerte dans le programme « Faune à l’école », portant sur la pêche, s’adresse aux élèves du premier cycle du primaire, qui sont âgés de 6 et 7 ans. Les jeunes font alors la découverte de cinq espèces de poisson parmi les plus pêchées au Québec, soit l’omble de fontaine (truite mouchetée), le doré (jaune et noir), la perchaude, l’achigan (à petite et grande bouche), ainsi que le brochet (grand brochet, Maskinongé et autres membres de sa famille). Ces « big five » de nos eaux représentaient à eux seuls 85,9 % des retombées économiques de la pêche au Québec en 2018. Des moyens interactifs permettent ensuite aux jeunes de découvrir l’anatomie bien particulière du poisson, qui est doté de nageoires, de branchies, mais aussi d’une vessie natatoire, une sorte de bouée interne pour contrôler sa flottaison. Les futurs pêcheurs et pêcheuses passent de découverte en découverte en reconstituant l’habitat parfait du poisson, puis en explorant les différentes techniques de pêche. Finalement, on les informe sur les prérequis nécessaires avant de se lancer dans ce sport fascinant qu’est la pêche au Québec.
Une autre activité, axée sur la chasse, s’adresse quant à elle aux jeunes du deuxième cycle du primaire, qui ont 8 et 9 ans. Les élèves abordent trois des plus importantes espèces ou groupe d’espèces chassées, qui ensemble, représentaient 91,8 % des retombées économiques de la chasse au Québec en 2018. Ce sont l’orignal, le cerf de Virginie et le petit gibier (lièvre, gélinotte huppée, etc.). Les jeunes apprennent ensuite à reconnaître de manière ludique les différents indices laissés par la faune en milieu naturel, comme les pistes, le broutage ou encore les fèces. Puis, ils se font présenter les différents outils et les techniques de chasse pratiquées au Québec et ailleurs dans le monde, avant d’être sensibilisés aux règlements et prérequis.
L’activité destinée aux jeunes du troisième cycle du primaire, âgés de 10 et 11 ans, porte quant à elle sur la trappe. Cette animation aborde les cinq espèces les plus trappées au Québec, soit la martre, le rat musqué, le castor, le renard roux et le coyote, qui représentaient ensemble 79 % des retombées économiques du piégeage au Québec en 2018. Les élèves s’initient ensuite au pistage en identifiant les différents signent de présence de la faune, puis explorent les types de pièges possibles. Finalement, ils se questionnent sur les enjeux éthiques du prélèvement faunique et se font expliquer les prérequis pour pratiquer l’activité.
Enfin, la dernière activité, nommée « Faune 101 », s’adresse aux enfants de niveau préscolaire. Du haut de leurs 4 ou 5 ans, les tout-petits découvrent ici les grandes familles d’animaux à l’aide de leurs cinq sens. Ils explorent de manière ludique l’anatomie de certains représentants de ces familles, qui font partie des animaux les plus prélevés au Québec. Pour terminer, ils s’initient au pistage en découvrant la forme de plusieurs empreintes d’animaux qu’ils prennent plaisir à incarner au cours de
l’activité.
À propos d’éthique
Quel est votre avis sur le prélèvement faunique? Êtes-vous pour la chasse ou la trappe, même si nous ne sommes plus dépendants de ces activités pour nous nourrir, nous vêtir et nous outiller? À l’ère des changements climatiques, où la population tend vers une vie plus écologique, il est important de s’interroger sur la provenance de nos produits consommés et de leurs composantes. La fourrure et le cuir sont renouvelables, compostables et souvent très durables, lorsqu’utilisés pour créer un manteau par exemple. La fibre synthétique, bien que légère et avantageuse sur d’autres aspects, n’excelle pas autant sur les derniers critères cités.
Financement
Grâce à un financement du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) et de la Fondation québécoise des chasseurs et pêcheurs (FédéCP), ce sont près de 1 000 jeunes qui auront la chance de vivre ces quatre belles animations ludiques et éducatives offertes par nos animateurs-naturalistes durant la présente année scolaire. Merci à ces précieux partenaires qui ont cru en la valeur de ce projet qui, nous l’espérons, contribuera à favoriser la relève de chasseurs, pêcheurs et trappeurs de demain!