Espèces compagnes

Il n’est pas naturel pour une érablière d’être constituée à 100 % d’érables à sucre. Dans le but de maintenir la santé de votre érablière, il est donc important de maintenir des espèces compagnes. Une espèce compagne est un arbre qui pousse naturellement dans les érablières et qui a un effet bénéfique sur l’érable à sucre. On suggère de conserver de 15 à 20 % de la surface terrière en essences compagnes. Voici des exemples :

  • le chêne rouge, le hêtre et le bouleau augmentent la résilience du peuplement au verglas
  • le tilleul, le bouleau et le frêne améliorent la fertilité du sol et réduisent l’acidité de l’humus
  • le frêne noir, l’érable rouge, le bouleau jaune, l’orme et le tilleul permettent de protéger le système racinaire des érables en absorbant des quantités importantes d’eau, ce qui maintient la nappe phréatique à des niveaux favorables pour l’érable
  • le chêne à gros fruits est une excellente source de noix, ce qui offre une source de nourriture alternative  aux écureuils
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Érable à sucre

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Chêne à gros fruits

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Chêne rouge

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Érable rouge

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Frêne rouge

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Orme d’Amérique

Top 5 des meilleures essences compagnes

TilleulTilleulLe tilleul produit une litière dont le pH est élevé, favorisant la disponibilité des éléments nutritionnels essentiels à l’érablière. Puisque plusieurs érablières du sud du Québec ont un problème d’acidité, le tilleul devient un allié de taille.
Bouleau jauneC’est le compagnon par excellence de l’érable dans des sols moins riches. Il est l’espèce compagne tolérant les plus faibles températures et un drainage jusqu’à imparfait. Les autres espèces sont plus exigeantes, donc le bouleau jaune s’avère une valeur sûre, peu importe les conditions. En plus, il rend disponible pour l’érable le bore, un élément qui contribue à la résistance cellulaire.
Ostryer Ostryer de VirginieL’ostryer fournit des éléments nutritifs intéressants pour l’érable. Ses feuilles contiennent généralement plus de calcium que les autres feuillus. De plus, il atteint rarement la strate supérieure de la forêt, il crée donc moins de compétition pour la lumière que les autres espèces.
Cerisier tardif  Le cerisier tardif attire les oiseaux qui eux mangent les chenilles, incluant certains ravageurs de l’érable. Il possède aussi une grande valeur économique.
Hêtre Hêtre à grandes feuillesMalgré sa mauvaise réputation, la litière du hêtre est moins acide que celle de l’érable lui-même. Il possède aussi un fort système racinaire qui protège l’érable des chablis (chute par le vent). Toutefois, il est important de le contrôler puisqu’il est envahissant.
 

* Le frêne est un excellent compagnon en érablière et devrait normalement se trouver en 2ᵉ position des meilleures essences. Toutefois, étant donné l’arrivée de l’agrile du frêne dans nos forêts du sud du Québec, la survie du frêne est précaire pour l’instant. Il est donc préférable de viser un minimum de 15 % d’essences compagnes autres que le frêne. Vos frênes ne sont qu’un bonus pour votre forêt, sa santé et sa biodiversité.

Le hêtre à grandes feuilles

Le hêtre est une espèce mal-aimée des acériculteurs. Par contre, ce ne devrait pas être le cas. D’abord, le hêtre est fait partie des espèces compagnes qui limitent l’acidification des sols. Ensuite, cet arbre est de type opportuniste. C’est-à-dire qu’il utilise les espaces moins intéressants pour les autres. Sa présence signifie donc que l’érable a de la difficulté à se développer. Le hêtre étant moins exigeant, il prend la place.

Les résultats d’une expérience réalisée dans le sud du Québec soutiennent cette affirmation. Dans l’expérience, on a suivi la croissance de trois espèces (érable à sucre, bouleau jaune et hêtre à grandes feuilles) dans trois conditions (sol sans traitement, sol traité avec 800 kg/ha de chaux et sol acidifié avec 285 kg/ha de soufre). L’érable à sucre, étant moins tolérant à l’acidité, a vu sa croissance accrue de 138 % avec la chaux alors qu’elle a été réduite de 25 % avec le soufre. Le bouleau jaune a été moins affecté : augmentation de la croissance de 77 % avec la chaux et aucun effet significatif avec l’acide. Le hêtre a généré des résultats bien différents. La chaux n’a pas influencé la croissance, mais l’acide l’a bonifié de 133 %. En somme, lorsque les conditions de sol s’améliorent, l’érable à sucre en profite plus que les autres. Lorsque le sol devient acide, l’érable à sucre est l’espèce la plus affectée négativement alors que d’autres peuvent s’en accommoder ou en bénéficier.

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Mercredi 23 novembre 2022

8 h 30 à 16 h 30

Cabane à sucre Chez Ti-Père, Drummondville